| Bien sûr, la torpeur me paralyse aussi, mais je bois une gorgée, j'allume le gros ventilateur récupéré sur le trottoir, mes papiers s'envolent, je les ramasse, et ça redémarre. En l'espace de trois mois, ma peinture a beaucoup évolué. Stimulé par le succès de l'expo chez E.Mourlot upper East Side et les quelques propositions d'expos qui me sont arrivées ensuite comme la sève remontant du sol, je me suis mis à bosser " comme un sourd ", ce qui ne posait pas de problème puisque je ne faisais pas de musique.
Enfin je veux dire que même lorsque je ne la joue pas, j'ai de la musique plein la tête. Et aussi plein les oreilles, car je travaille en musique (sauf quand j'écris auquel cas j'ouvre la fenêtre)… Mais j'ai changé les habitu des prises depuis deux ans, j'ai reposé l'Ipod et rapporté des CDs à l'atelier. Du coup j'ai retrouvé le plaisir d'écouter des morceaux choisis et des disques entiers, pas seulement des morceaux qui venaient au gré du random " programme aléatoire " du numérique compressé.
En fait après avoir downloadé un titre sur I-Tune, on ne l'efface plus. Du coup on écoute toujours les mêmes morceaux jusqu'à l'ennui. J'en étais même arrivé à mettre la radio pour entendre d'autres sons, d'autres histoires. Avec mes Cds, j 'ai repris du plaisir à écouter de la musique choisie, et même… j'en ai racheté. Contrairement à ce que beaucoup veulent faire croire, même si on traverse une période de restructuration dû à l'apparition d'Internet, je ne pense pas que la musique devi endra exclusivement virtuelle et que seuls les musiciens ayant célé des pactes avec les industriels pourront continuer à créer. Sûrement que la forme évoluera, mais on aura toujours besoin de l'objet comme ancrage du souvenir. Après avoir achevé une série de tableaux noirs inspirés par le bitume, j'ai compris que New York qui donne d'elle-même une image de cité moderne et technologique, est en fait rafistolée, faite d'assemblages de modules à l'échelle humaine. Chaque brique a été posée par un maçon, chaque fenêtre a été installée, chaque tag est dessiné, chaque tapis de macadam a été découpé, chaque "square-foot" a été voulu par quelqu'un. Alors j' ai inclus ce concept de patchwork dans mes nouvelles toiles cousues comme mon nom l'indique. Notre nom nous intitule et puisque notre nom nous définit et nous raconte, ressemblons-nous à notre nom ? Suis-je le roi Carolus autant que ce prophète Elie "cousu" en un ? Oui aujourd'hui j'assume ce métissage, cet amalgame. Comme j'avais appris à le faire petit avec les couturières qui travaillaient dans la boutique de mon père, je me suis remis à la machine à coudre en utilisant des chutes de tissus achetés ou récupérés dans les commerces de la 37ème rue. J'ai cassé des aiguilles, j'ai repassé mille fois les fils, j'ai mis des lunettes, j'ai enroulé des bonnettes, ce travail était exaltant. Je passais douze heures par jour, et je me précipitais encore le lendemain pour continuer, car j'avais le sentiment d'inventer quelque chose d'important, atteindre le minerai au fon d de moi-même, atteindre l'Autre. Je ferai une expo de photos cet été dans le Sud, une autre à Metz en Septembre, et peut-être aussi à Deauville pendant le festival du Film Américain, auquel je participerai en tant que membre du Jury. Une expo de quelques-unes des œuvres dont je viens de parler, est prévue à Los Angeles en automne, et une autre à la galerie " Ô quai des Arts " à Vevey/Suisse en Novembre. Et peut-être aussi pour le concert du BATACLAN le 9 Novembre. Et puis j'ai senti que les concerts se rapprochaient, et j'ai recommencé les gammes sur le manche de ma guitare, réapprendre les textes, et ceux des nouvelles chansons que je vais intégrer au spectacle ( notamment " Je suis un emmerdeur ", et " Biker " et aussi peut-être une nouvelle… ? ) Puisque c'est à peine à10 heures en voiture de New York, je suis allé à Montréal pour la sortie du disque " New Yor Cœur ". Bien préparée et documentées les interviews Québécoises ont toujours été parmi les plus intéressantes et les plus documentées auxquelles j'ai eu à répondre. Du coup même si le troisième jour, j'en ai enquillé une quinzaine d'affilée (télé, radio, presse écrite…), j'ai eu aussi le sentiment de trouver de nouvelles choses à dire à chacun d'entre eux. (En plus le disque a été super bien accueilli et c'est plus agréable de dialoguer avec des amis enthousiastes qu'avec des journalistes blasés qui jouent au ex-KGB recyclés et qui vous mettent au défi de vous justifier). L'interview est un exercice de l'esprit autant qu'une plongée à l'intérieur de sa propre expérience qui lorsqu'elle est bien menée, incite à se revisiter de manière aussi détaillée qu'une psychanalyse. Anyway, ça va chauffer cet été en France. En route vers la canicule (de jatte) (en short) à se faire étouffer par 35° à l'ombre. Mais attention, on est du genre " Energetic Hot-dog Rock " plutôt que " Ballade et poésie fraîches ". Donc je préfère prév'nir les dégustateurs qu'on va faire fondre les sorbets à l'ombre des platanes, des tilleuls ou des ifs. Attention les copains, parce qu'avec le programme qu'on a goupillé, ça balancer sous les spots, comme dirait un de mes potes qui parle le titi façon Audiard Tontons Flingueurs: Eh les caïds des 80's, gaffe aux tympans ! Débranchez les sonotones et vos cornes acoustiques. On est parti dans l'cyclotron. Trois, quatre, salut les copains, ça va débouler. Pareil pour les Mémés g&eacut e;nération " Banana split ", ça va soulever les jupettes à Marilyn, comme du temps où " qu'y avait pas " toutes les MST… et pour les sportifs façon les bronzés revisited Jackass de banlieue, et autres Barthez en bermuda fluo, attachez les moumoutes ça va décoiffer, … Quant aux Hardeux ou aux sombres Gothiques, qu'ils sachent bien qu'ils ne nous effrayent pas, vu qu'on est aussi tatoués et aussi névrosés qu'eux. On va réveiller les démons et les merveilles avec nos histoires d'aujourd'hui et ça va être les flammes de l'enfer façon incendiaire d'hier quitte à faire décoller les canadaires des pompiers bénévoles… " Woo laaa, calmos. Bref, ça va chauffer cet été sur les scènes où l'on passera… mais êtes-vous prêts psychologiquement pour le réchauffement inexorable de la planète… au moins pendant ces deux mois d'été ? |
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