Une famille porte plainte après une intervention policière musclée
Le 18 mars, les policiers ont fait irruption dans la maison de la famille Sy en défoncant la porte et les fenêtres après un contrôle routier, effectué juste devant chez eux, qui a mal tourné
Comment, à partir d 'un simple contrôle routier, les policiers de Cergy ont-ils fait irruption,
à plus d 'une dizaine, dans la maison de la famille Sy, allée du Tapis-Vert à Cergy Saint-Christophe Pour cette famille comme pour nombre de voisins, témoins de la scène survenue le 18 mars, les policiers ont dérapé. Aussi Coumba a porté plainte à la gendarmerie de Jouy-le-Moutier pour « violence et dégradation ». Tout commence onc par un simple contrôle routier, juste devant la maison de la famille Sy. Les deux jumeaux, Malick et Issaga,25 ans, rentrent chez eux au même moment. Dans la voiture, c 'est un ami à eux que la police contrôle. Issaga salue son copain par un « Salam Aleikoum » (Bonjour en arabe).Un policier lui aurait alors dit qu 'il ne pouvait pas lui parler et qu 'il n 'avait rien à faire ici. Issaga n 'aurait pas insisté.
Deux policiers seraient alors sortis du véhicule, matraque à la main, et les auraient insultés lui et son frère en les traitant de « sales nègres ».Les deux frères répliquent par un « sale gaulois »et les insultes fusent.
« Quand je suis rentré du basket, j 'ai vu que mes frères étaient pris à partie par les policiers, raconte leur frère cadet Abdoul Aziz, 18 ans. Je leur ai dit de rentrer pour ne pas avoir de problème. » soudain La vitre de la porte-fenêtre vole en éclats
Pourtant c 'est là que les choses vont dégénérer.« Avec mes frères, on est rentré à la maison. Dehors, ils nous disaient de sortir et nous traitaient de sales enculés, assure Abdoul Aziz. Ils ont cogné très fort à un des volets
puis une vitre 'une des portes-fenêtres a volé en éclats. Ils sont entrés, un policier m'a attrapé et m'a mis un coup. Ils ont bousculé ma mère, ils ont dit à ma petite sœur d 'aller dehors et ils ont tapé sur mes frères ».Sa mère, Coumba, confirme qu 'un policier l 'a bousculé :« Ils m 'ont poussé contre le mur et ils ont sauté sur mes fils, explique-t-elle en mimant la scène. Je vis là depuis la construction du quartier et jamais la police n'était rentrée chez moi. »Et de lâcher dans un souffle :« Depuis, je ne dors plus. Je revois les images dans ma tête. Tout ce que je veux, c 'est retrouver la paix ».
Selon la police, les jumeaux leur ont jeté des cailloux
Pour des voisins, témoins de la scène, la maison a été prise d 'assaut.« Les policiers ont appelé des renforts à la radio, raconte un copain d 'Abdoul Aziz. La maison a été encerclée par une quinzaine de policiers et ils ont bouclé le quartier. Ils disaient aux gens de rentrer chez eux. On avait l 'impression qu 'ils se croyaient comme dans un entraînement ».Pour la police, l 'intervention a été motivée par l 'attitude des jumeaux.
Les insultes seraient parties des deux frères et non l'inverse, explique la police. Les deux garçons auraient ensuite jeté des cailloux, des morceaux de bois et des bouts de béton sur les policiers depuis leur jardin. C'est là que les policiers disent avoir appelé des renforts et être entrés dans la maison pour interpeller les deux jumeaux. Issaga et Malick seront maîtrisés, menottés et conduits au commissariat de Cergy en compagnie de leur frère Abdoul Aziz car il a refusé de leur montrer ses papiers.« Il a été conduit au commissariat pour une vérification d 'identité »,précise-t-on du côté de la police.
Effectivement, il sera laissé libre deux heures plus tard à l 'inverse de ses frères, placés eux en garde à vue. Motif :« outrage et rébellion ». Depuis, leur mère a porté plainte et l 'affaire a été transmise au parquet de Pontoise qui a saisi la cellule disciplinaire de la Direction départementale de la sécurité publique.« La police essaye de les entendre mais ils ne veulent pas venir »,souligne-t-on à la DDSP.Une nouvelle convocation était d 'ailleurs pré- vue ce mardi.
Après leur mère, les deux jumeaux auraient l 'intention eux aussi porter plainte. Ils nient avoir jeté quoique ce soit contre les fonctionnaires de police et estiment avoir été victimes de violences de la part des policiers. Dans le quartier, des riverains comptent monter un collectif, faire circuler une pétition et peut-être organisé une marche silencieuse en guise de protestation.« On veut faire les choses dans les règles et obtenir les autorisations, explique Yahya un voisin et ami de la famille. On n 'a rien contre la police. Mais c 'est grave d 'avoir peur de ceux qui sont censés vous protéger ».
Manque de chance pour les " forces " de l'ordre des voisins ont filmé toute la scène sur leur caméscope des images ou l'on distingue très bien que c'est la bac ou la police qui commet cette agression
A noter que pour une fois ces images sont passées aux " informations " télévisées ils vont donc avoir bien du mal a nier cette attaque et cette agression délibérée
Source
Réseau résistons ensemble