19/07/2007

CYBER SEX

Le cybersexe se porte bien! En 2001, les sites payants ont enregistré des revenus de 2 milliards de dollars, chiffre qui pourrait tripler d’ici 2005. Selon une enquête menée par l’Université de Stanford, aux États-Unis, 15 % des internautes ont visité des sites pornographiques ou à caractère sexuel et 9 % des internautes qui ne naviguent que sur des sites XXX ont développé une dépendance au cybersexe. Contrairement aux idées reçues, ces cyberdépendants du sexe ne sont pas que des personnes au comportement sexuel déviant. Nombreux sont ceux qui ne présentaient aucun précédent de dépendance sexuelle avant de s’engager dans le cybersexe. Pourriez-vous devenir un de ceux-là? Quelques réponses à vos questions.

La porno pour les hommes, le chat pour les femmes
Un sondage mené sur le site de la chaîne MSNBC révèle une différence entre l’utilisation du cybersexe par les hommes ou par les femmes. Si les deux sexes apprécient le fait qu’ils peuvent y cacher leur apparence, les hommes y trouvent davantage l’occasion de se libérer du concept de performance lié à l’éjaculation précoce ou à un autre trouble érectile, tandis que les femmes y trouvent une façon de s’affirmer dans leur sexualité et de franchir certains tabous. Si les hommes cherchent surtout à se divertir ou à réduire le stress, les femmes seraient plus enclines à créer des rapports amoureux ou à chercher de l’information sur leur vie sexuelle. Les hommes sont plus nombreux à consulter les sites à caractère sexuel explicite, comme les images et les vidéos pornos, tandis que les femmes participent davantage à des activités qui simulent l’acte sexuel, soit verbalement soit à l’aide de caméras. De plus, le même sondage révélait que les deux tiers des répondants n’étaient pas excités en regardant des sites au contenu sexuellement explicite, que certains d’entre eux avaient constaté une augmentation de leur activité sexuelle et que 10 % disaient avoir eu des problèmes avec leur partenaire à cause de leur cyberdépendance sexuelle.

De la récréation à la dépendance
Une étude réalisée en 1999 (Cooper, Putnam, Planchon & Boies) auprès de 9 000 personnes ayant visité des sites sexuellement explicites a permis de classer les utilisateurs en trois grandes catégories : les utilisateurs pour qui il s’agit d’un divertissement, les utilisateurs à risque et les utilisateurs compulsifs. Pour certaines personnes, en effet, le cybersexe est un simple objet de curiosité et son utilisation ne suscite aucun problème particulier. Anonyme, accessible 24 heures sur 24, le cybersexe permet de nouer des relations qui ne sont pas basées sur des jugements hâtifs ou erronés. Pour plusieurs, le cybersexe peut s’avérer plus simple qu’en personne et combler un manque affectif ou mettre un peu de fantaisie dans une vie routinière sans les risques que ce type de rencontre pourrait comporter dans la réalité. Rien de bien malin là-dedans. Pour les dépendants au cybersexe, la réalité est tout autre. Les utilisateurs compulsifs passent au moins 11 heures par semaine sur des sites à caractère sexuel, développent une tolérance et un désir sans cesse grandissant envers ce type d’activité, minimisent ou nient les conséquences négatives de leur comportement, négligent leurs occupations normales et sont incapables de contrôler leur impulsion à s’engager dans de tels comportements. Les nombreuses heures consacrées au cybersexe ne permettent plus d’établir des relations saines avec le partenaire et interdisent les contacts sociaux, le partenaire peut se sentir trompé et les enfants négligés ou ignorés. Certaines personnes risquent de perdre leur emploi ou même de faire face à la justice.

- L’anonymat permet à certaines personnes de réaliser des fantasmes et d’éviter l’embarras de se procurer du matériel pornographique. L’utilisateur a l’impression d’avoir, plus que dans la vie réelle, le contrôle sur ses relations sexuelles. On peut changer de partenaires à son gré, sans s’inquiéter ni des préliminaires ni des adieux. L’anonymat que procure Internet permet à quiconque de satisfaire sa curiosité sur des sujets auxquels on n’aurait pas autrement accès, comme la bisexualité ou le sadomasochisme et tout ça, d’une façon sécuritaire. D’autre part, l’anonymat peut aussi encourager les comportements déviants. Peu à peu, on s’habitue à certaines images et on recherche des stimulations plus grandes. Certaines personnes en viennent à franchir des frontières qu’ils n’auraient pas autrement outrepassées. Les comportements sexuels peuvent alors devenir inhabituels ou carrément illégaux.

Ce qui rend le cybersexe accrocheur
La psychologue Kimberley S. Young, qui étudie la cyberdépendance sexuelle depuis 1995, a élaboré un modèle à partir duquel on peut expliquer l’engouement pour le cybersexe. Le ACE Model of Cybersexual Addiction (Anonymity, Convenience, Escape) explique comment Internet a contribué à cette nouvelle tendance qui ne cesse de s’étendre.

- La commodité du cybersexe, qui procure un accès immédiat aux sites à caractère sexuel, est aussi un élément qui peut mener à la compulsion. La prolifération des sites pornographiques encourage certaines personnes à explorer des comportements qui peuvent en même temps les choquer et les stimuler sexuellement. Les personnes les plus vulnérables semblent être celles qui ont une pauvre estime de soi et une perception négative de leur image corporelle, celles qui souffrent d’une dysfonction sexuelle ou d’une dépendance sexuelle non traitée. Les personnes dont les besoins sexuels ne sont pas comblés, qui ont grandi dans des familles qui réprimaient la sexualité et qui souffrent d’autres dépendances sont également plus à risque.

- L’évasion que procure le cybersexe ne provient pas seulement de la gratification sexuelle apportée par l’expérience. Certaines études ont démontré que si la stimulation sexuelle est la première raison de fréquentation des sites pornographiques, peu à peu, l’expérience procure un « high » semblable à celui que procure certaines drogues. En libérant les tensions, ce sentiment d’évasion mentale et émotionnelle sert parfois à renforcer un comportement compulsif.

Marie-Christine Tremblay
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